6/06/08

Travail de Fin d'Etude: le Libéralisme

Dans le cadre de la fin de mes études secondaire, j'ai eu à faire un travail d'analyse d'un fait sociologique. Le sujet n'était pas imposé, j'ai donc choisi un thème qui me passionne: la politique.
De là je me suis demandé ce que je pourrais analyser... Et mon choix est finalement tombé sur le libéralisme.

J'avais déjà eu la chance précédemment de discuter sur divers forums avec des libéraux, et leur vision du monde, si je ne la partageais pas, me fascinait. Je me suis donc lancée dans la lecture de différents blogs libéraux, j'ai feuilleté maints ouvrages afin d'améliorer ma culture sur ce sujet.

Et finalement, mon choix pour le livre à analyser s'est porter sur La Route de la Servitude de Friedrich Hayek. Livre que je me suis appliquée à résumer, pour faire ensuite une synthèse sur le libéralisme.

Je vais poster chaque semaine une partie de ce travail sur ce blog.

Résumé du livre.

Chapitre premier : la route abandonnée.

Quand le cours idéologique, économique ou social de la civilisation prend un chemin inattendu, quand le péril guette notre société, toutes les choses possible et imaginables sont accusées, sauf l’homme lui-même. Le résultat de ses efforts est si différent de ce à quoi il s’attendait, qu’il accuse une sorte de puissance maléfique d’avoir ruiné nos efforts à zéro. Ici c’est le capitalisme qui est accusé, là bas le socialisme.

Ceci dit, il était tout de même convaincu d’une chose, c’est que les idées dominantes qui avaient été adoptées par beaucoup d’hommes de bonne volonté et qui avaient dicté et été la cause principale de transformations dans sa société, ne pouvaient être fondamentalement fausses. Il ne voulait pas se rendre compte que l’état actuel du monde (l’auteur écrit ce livre dans les années 40) résultait d’une erreur de sa part, et que certains idéaux qui semblaient mener le monde vers un avenir meilleur, ont en fait eu des résultats tout à fait différents que ce à quoi il s’attendait.

La seconde guerre mondiale est née d’une lutte d’idée au sein d’une civilisation relativement identique à toute l’Europe, et au sein de ce continent, les pays totalitaristes n’étaient pas les seuls pays où ces idées existaient. Et ces idées ne sont, sommes toutes, que des évolutions de ce que l’humain appelait utopie.

Le fait est que l’Homme a fait le monde tel qu’il est.

Et pourtant, si les tendances étaient vers le socialisme, Friedrich Hayek assure que la société actuelle a un fondement individualiste, l’individualisme hérité d’Erasmus, de Montaigne, de Cicéron, de Tacite, de Périclès et de Thucydide. Si le mot « individualisme » tend à prendre une connotation quelques peu négative, certains y entendant « égoïsme », c’est que tout le monde n’a pas compris que l’individualisme n’est, en fait, qu’une vision à opposer à tout collectivisme. C’est respecter l’individu en tant que tel, reconnaître que ses opinions ont autant droit à crédit que celle de n’importe quel homme, que ses goûts n’appartiennent qu’à lui. C’est également faire preuve d’une certaine tolérance envers autrui. Une société individualiste est une société où l’homme peut essayer de modeler son destin, comme bon lui semble, sans être empêché par quoi que ce soit, si ce n’est le respect de la liberté d’autrui. Dès lors que l’individu est débarrassé des idées dominantes obligatoires, dès lors que son désire de s’instruire n’est plus frustré par les croyances et l’éthique de la majorité, et au contraire, à partir du moment où la liberté a ouvert la voie au libre usage des connaissances nouvelles, dès que chacun a reçu la possibilité de tenter n’importe quoi, alors seulement la société peut progresser.

Au contraire de la plupart des idéologies, il n’y a rien dans le libéralisme qui puisse en faire un dogme figé, pas de règles stables, mais surtout le fait qu’il y a un principe fondamental disant que dans la conduite de nos affaires, l’homme dit faire le plus possible appel aux forces sociales spontanée, et ainsi éviter au maximum l’usage de la coercition.

Chapitre second : La grande Utopie.

La promesse du socialisme est une liberté nouvelle pour l’Homme, il s’opposait au libéralisme de la Révolution française, on se souvient rarement que, à ses débuts, le socialisme était ouvertement autoritaire, que les philosophes qui posèrent par écrit les bases de cette idéologie étaient persuadés que leurs idées ne pouvaient être mise en place que par un gouvernement dictatorial. Saint Simon prédisait même que ceux qui n’obéiraient pas à ses plans seraient traités comme du bétail.

C’est seulement par l’influence des forces démocratiques qui précédèrent la Révolution de 1848 que le socialisme s’allia doucement avec les forces de la liberté. Mais il lui fallu longtemps pour effacer un passé autoritaire pourtant toujours présent à sa base.

Tocqueville lui-même assurait que la démocratie était inconciliable avec le socialisme, ce premier ayant une base clairement individualiste comme il le démontre ici, dans son discours prononcé à l’Assemblée constituante le 12 septembre 1848 sur la question du droit du travail :

« La démocratie étend la sphère de l’indépendance individuelle, la socialisme la resserre. La démocratie donne toute sa valeur possible à chaque homme, le socialisme fait de chaque homme un agent, un instrument, un chiffre. La démocratie et le socialisme ne se tiennent que par un mot, l’égalité ; mais remarquez la différence : la démocratie veut l’égalité dans la liberté et le socialisme vaut l’égalité dans la gêne et la servitude. »

Pour infirmer ces accusations et accroître le nombre de ses partisans, le socialisme fait alors la promesse d’apporter une Nouvelle Liberté. L’avènement du socialisme serait alors le passage du règne de la nécessité au règne de leur nouvelle liberté. Mais leur liberté est fausse, ils désirent une vie libre qui serait, selon eux, libérée du « despotisme du besoin physique » et relâchée des « contraintes du système économique ». Cette promesse d’une Nouvelle Liberté était également accompagnée de la promesse d’un accroissement considérable des richesses matérielles, par on ne sait quel miracle, qui permettrait la disparition des grandes inégalités qu’il existe au sein de la société, tant au niveau des choix possibles des individus qu’au niveau des ressources dont chacun disposerait pour vivre. Cette Liberté Nouvelle n’était donc, en fait, rien d’autre que l’exigence d’une répartition égale des richesses.

Aucun doute, sur le fond, que cette promesse d’une nouvelle liberté était devenue la plus grande arme du socialisme, la tragédie est qu’il a été prouvé par la suite que cette Liberté tant promise ne menait qu’à la Servitude.

Mais peu à peu, des gens se sont mis à exprimer de nouveau des appréhensions quant au socialisme. En tant qu’observateurs, ils ne voyaient pas grande différence entre communisme et fascisme, il ne les voyaient pas comme des pôles opposés ainsi que se plaisaient à dire les progressistes un peu partout dans le monde.

De retours d’URSS, Max Eastman, le vieil ami de Lénine, était obligé de reconnaître dans son ouvrage sur la Russie stalinienne et sur la crise du socialisme que :

« Au lieu d’être meilleur, le stalinisme est pire que le fascisme, plus cruel, barbare, injuste, immoral, anti-démocratique ; aucun espoir ni scrupule ne le rachète. […] Il est proprement un super fascisme. »

Il conclut en affirmant que :

« Le stalinisme est le socialisme, en ce sens qu’il constitue un accompagnement inévitable encore qu’inattendu de la nationalisation et de la collectivisation sur lesquels on comptait pour édifier une société sans classes. »

Et il n’est pas le seul socialiste convaincu à avoir ainsi perdu toutes ses illusions en voyant l’expérience soviétique. Citons par exemple l’américain W. H. Chamberlin, qui, après 12 années passées en Russie en tant que correspondant de presse, déclara dans son libre « une fausse Utopie » que :

« Le socialisme est certainement, tout au moins à son début, la route qui mène non à la liberté, mais à la dictature et aux contres dictatures, à la guerre civile la plus féroce. Un socialisme accompli et maintenu par des moyens démocratiques paraît définitivement appartenir au monde des utopies. »

Chapitre troisième : Individualisme et collectivisme.

Il y a deux aspects dans le socialisme : d’abord, la finalité de justice sociale et d’égalité développée par ses éminents philosophes et ensuite le moyen qui est la création d’une économie planifiée afin d’arriver au socialisme. Il souligne que l’on peut partager les fins et non les moyens que l’on peut trouver dangereux. Ainsi, certaines personnes se donnent à elle-même le nom de socialiste, sans en partager toutes les idées des moyens pour y arriver. L’auteur relève là deux dangers :

D’abord l’assimilation du refus des moyens (la planification) à celle du refus des fins (également la planification) et ensuite et surtout, le fait que la planification peut servir à beaucoup de choses qu’à la justice sociale.

Un autre problème: on présente en général dans les années d’écriture de ce livre (1940) le planisme comme étant supérieur à la concurrence économique, car le premier oriente volontairement et coecitivement les comportements des agents vers un but commun. On en vient alors à reprocher à la concurrence d’être aveugle, de ralentir le progrès et ainsi ne pas permettre à l’humanité d’accéder au meilleur. Pour Hayek, le débat est en fait ailleurs : il s’agit de savoir si le gouvernement sait mieux ce que les individus veulent ou pas que les individus eux même. Car le planisme implique d’avoir un organisme qui gère centralement l’économie ou une autonomie laissée aux individus, et ainsi, l’Etat ou cet organisme centralisateur serait une entrave à ces libertés individuelles que défend l’auteur dans cet ouvrage.

Le libéralisme est basé, au contraire du socialisme et son économie de marché, sur l’idée que la concurrence permet de faire un meilleur usage des forces individuelles en coordonnant les efforts humains. Il affirme que la concurrence est la seule méthode qui permet d’ajuster nos activités les unes aux autres sans une intervention coercitive ou arbitraire de l’autorité. Et dans cette même optique, il est essentiel pour le libéralisme que tout ce qui se vend puisse être vendu en toute liberté, et que chaque individu puisse acheter librement ce que bon lui semble, quel que soit le prix. Par contre, il existes certaines mesures étatique étant compatible avec la concurrence : l’interdiction de certaines substances toxiques, limiter les heures de travail, prescrire certaines mesures sanitaires,… La préservation de la concurrence n’est pas incompatible avec l’organisation d’un système de services sociaux, tant que ce système n’a pas pour but d’aller à l’encontre de la concurrence. Un système juridique est également envisageable, afin de préserver et rendre plus bienfaisant possible la concurrence économique. Car, et Hayek le précise page 35, « Il n’y a pas de système rationnellement soutenable dans lequel l’Etat ne ferait rien. »

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