27/07/08

Travail de Fin d'Etude (5)

3. Synthèse.

A) Le libéralisme.

Le libéralisme est un courant de pensée (et non une idéologie) basée sur la liberté des individus et sur une vision individualiste du monde (on ne parlera d’ailleurs pas de peuple, mais d’un groupe d’individus). Cette philosophie, née durant le Siècle des Lumières, affirme que l’homme possède des droits naturels fondamentaux qu’aucun pouvoir coercitif ne peut violer. C’est dans cette optique que les libéraux s’opposent à toute forme d’état interventionniste ou totalitaire. Cependant il existe même au sein du libéralisme, différents courants pouvant être différenciés. Les deux grands courants s’opposant sont d’abord le conservatisme et le libertarianisme. Le premier ne désire pas de grand changement, préférant garder le système actuel avec ses aspects libéraux et anti-libéraux. Il défend la liberté sur le plan économique, mais dans une moindre mesure sur le plan personnel, il se fait partisan de certaines valeurs telles que le travail, la famille, la religion, la partie,… Et est un farouche défenseur de la propriété privée. Le second courant est principalement axé sur la disparition ou la minimalisation de l’Etat. Il est composé de deux grandes branches, la première, le minarchisme, est partisane d’un état minimal, limité à ses fonction régaliennes que sont la police, la justice et l’armée, transparent au maximum, cet état se doit de garantir le respect des droits des minorités. La seconde branche, l’anarcho-capitalisme, refuse à l’Etat toute légitimité qui soit, préférant un monde régulé par l’économie de marché plutôt qu’un état interventionniste.

Il est également intéressant de faire mention de l’agorisme, philosophie fort proche de l’anarcho-capitalisme, elle fut établie par Samuel Edward Konkin III, dans son Manifeste néo-libertarien. Les agoristes partagent la plupart des idées libertariennes, mais ils cessent totalement de croire en la légitimité du gouvernement et participent à la contre économie afin d’éviter tout contrôle et/ou taxation de l’Etat. Ce mouvement pacifiste ne reconnaît pas la propriété intellectuelle, mais est très favorable à la propriété privée, que celle-ci soit individuelle ou collective. Un dernier point qui les différencie des libertariens est le fait qu’ils ne sont fondamentalement pas contre la propriété publique, tant que celle-ci n’est pas sous contrôle d’un Etat quelconque.

B) Le capitalisme.

Au niveau économique, le libéralisme est partisan d’une économie de marché (capitalisme) et s’oppose ainsi au collectivisme ou à la simple intervention de l’Etat dans le système économique (keynésianisme). On peut définir le capitalisme comme étant principalement la privation des moyens de production (travail et capital), et de là, la liberté totale de disposer des biens, du travail et de ses fruits. Le capitalisme est évidemment partisan d’une certaine liberté dans les échanges économiques, et donc d’une ouverture des frontières.

Si notre société est régulièrement citée comme étant capitaliste, rien n’est plus faux puisque le capitalisme au sens premier du terme est contre toute intervention de l’Etat dans le système économique. Or, la moindre taxation ayant pour but de financer une quelconque organisation étatique, est une intervention de l’Etat, et ne nous permet alors pas de parler de capitalisme. On dira par contre économie mixte.

C) L’individualisme.

Le libéralisme est donc un courant de pensée individualiste, c'est-à-dire qui nie toute définition de l’individu comme faisant partie d’une communauté. Dans cette optique, ils s’opposent à toute doctrine holiste (selon laquelle l’individu serait entièrement ou du moins partiellement influencé par son environnement ainsi que par les gens qui l’entourent, faisant partie d’un corps social, l’individu serait donc subordonné à celui-ci, il devrait donc y accorder ses actes et ses choix) comme le socialisme, le communiste ou toute autre sorte d’étatisme ou de communautarisme. Cependant, les individualistes ne nient pas le fait que l’individu a besoin de la société pour vivre, il édicte alors une loi qui est l’axiome de non agression.

D) L’axiome de non agression.

Cet axiome est un pilier de base dans le libéralisme, avec le concept de droit naturel. L’axiome de non agression stipule qu’aucun individu ou groupe d’individu n’a le droit de porter atteinte à un autre individu ou à sa propriété. L’idée de cet axiome est que pour arriver à une société de paix, est que personne ne soit source de conflit.John Stuart Mill définit ainsi ce principe, dans son ouvrage De la Liberté :
« Ce principe est que la seule fin pour laquelle les hommes sont justifiés individuellement et collectivement à interférer avec la liberté d'action de n'importe quel d'entre eux est l'autoprotection. La seule raison légitime que puisse avoir une communauté civilisée d'user de la force contre un de ses membres, contre sa propre volonté, est d'empêcher que du mal ne soit fait à autrui. Le contraindre pour son propre bien, physique ou moral, ne fournit pas une justification suffisante. »

E) Le concept de Droit Naturel.

Les droits naturels de l’Homme sont les droits qui découlent naturellement du fait que l’homme est un homme. Pour les libéraux, ces droits sont inaliénables, innés et tout gouvernant se doit de les respecter, et de tout mettre en œuvre afin de les faire respecter. Les droits naturels sont à différencier des droits dont l’homme dispose à l’état de nature, qui ne sont que le signe de la loi du plus fort. On parle également de jusnaturalisme lorsque qu’on parle de toute théorie sur le droit naturel.

D) Objectivisme.

L’objectivisme est une vision du monde qui, comme son nom l’indique, se base sur l’objectivité, préférant la réalité à tout produit subjectif de l’Esprit. Selon cette doctrine philosophique, la réalité est composée des phénomènes qui existent en dehors de l’individu et continue à exister si celui-ci cesse d’y croire. L’objectivisme randien, philosophie individualiste pensée par Ayn Rand qu’on peut appeler libertarianisme.

4. Conclusion générale.

Ce travail a été très enrichissant pour ma façon de réfléchir et ma mentalité. Il y a plusieurs choses chez moi que j’ai remis en question, surtout le fait que je faisais toujours une différence entre nazisme et socialisme. Après de longues réflexions personnelles, je me suis dit qu’au fond Hayek n’avait pas tord, et que sa théorie tenait la route.

Bien sur, je ne suis pas devenue libérale pour la cause, il y a des idées que j’apprécie dans le libéralisme, mais je suis également favorable à la présence de l’Etat et à son intervention dans les systèmes économiques. Pour moi, il est évident que l’Etat doit assumer ses fonctions régaliennes ainsi que l’enseignement, mais ça ne s’arrête pas là, je pense que des services comme les soins de santés et la sécurité peuvent être privatisés, mais que l’Etat doit tout de même y intervenir un minimum afin d’en garantir à chacun l’accès.

Les idées libérales ne sont pas moins légitimes que d’autres, elles sont tout autant subjectives, mais par rapport aux théories socialistes et communistes, elles semblent toujours d’actualité à l’heure actuelle, elle apportent également au monde une alternative aux idée planistes ou proches de celles-ci.

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